LES INSTRUMENTS

Notre répertoire est résolument tourné vers le Nordeste, plus précisément vers Salvador da Bahia et sa musique afro-brésilienne. Les styles que nous abordons sont donc tous issus du Samba-Reggae (Merengue, Timbalada…)

Ce style de musique se joue essentiellement avec des Tambours volumineux.

Le Samba-Reggae se joue avec du gros son qui vous prend aux tripes et vous remue le bassin. Son rythme relativement lent incite à la transe, sa sobre orchestration permet la sérénité… Mais quand la machine s’emballe…

Huit morceaux différents nous permettent d’adapter notre jeu aux ambiances du moment, aux réactions du public. Répertoire de rue par excellence, nous ne dédaignons pas la scène pour autant, même si le contact avec le public reste notre plus grand plaisir.

CAIXA

C’est l’instrument que tous les batteurs utilisent : la caisse claire. Descendante du tambour de guerre, cet instrument a la particularité de posséder un timbre placé contre la peau de résonance. Il a pour fonction de produire un son très sec, très agressif. On trouve des caixas au Brésil où le timbre est même posé sur la peau de frappe, ce qui accentue encore l’effet percussif. Système D oblige, le timbre de certaines caixas se compose parfois de cordes de guitare, de fil de tondeuse à gazon, voire de câble de frein de vélo. La caixa est jouée avec des baguettes de batterie tout ce qu’il y a de plus classique. Son rôle est de souder l’ensemble. En jouant toutes les notes possibles (doubles croches), elle permet aux autres instruments de positionner leurs coups de façon précise.


REPIQUE

Il a la lourde tâche d’assurer la « mélodie » des morceaux. Bien plus aigu que les autres instruments, il s’entend de loin et le moindre écart ne pardonne pas à l’oreille d’un public averti. Il se joue en général avec des baguettes longues et molles. On trouve au Brésil des enfants jouant avec des tiges de bois flexibles, voire avec des tuyaux de PVC. Les rythmes joués au repique sont systématiquement syncopés et comportent en général beaucoup de notes. Chez certains groupes (Ilê Ayiê notamment), on joue encore le repique avec une baguette de batterie (dure) et une main : la méthode utilisée en Samba traditionnel. C’est comme ça qu’il était utilisé au tout début du Samba-Reggae. Le jeu et les mélodies s’en trouvent complètement changés, la baguette dure permettant de jouer trois sons différents (pleine peau, peau + cercle, cercle uniquement).


COUPE

Ces surdos là descendent directement du Samba « traditionnel ». Leur rôle est de jouer le contre-chant du repinique. Il est placé systématiquement à contretemps voire sur la deuxième et quatrième double croche, ce qui accentue encore l’effet syncopé.C’est un instrument très prisé chez les maîtres de bateria parce qu’il se prête à l’improvisation tout en laissant la possibilité au joueur de communiquer avec le reste du groupe. Avec la disparition de nombres d’instruments utilisés en Samba « traditionnel », la coupe 4 est l’autre révolution du Samba-Reggae. Elle vient appuyer le contre-chant de la coupe 3, mais sans jamais aucune improvisation. Et rarement en syncopant son jeu.Des séries régulières de coups, voilà ce qu’on attend d’une coupe 4. C’est elle qui fait toute la différence entre le Samba-Batucada joué à Rio et le Samba-Reggae de Salvador. C’est elle qui donne l’effet « train », l’effet « gros son » aussi.


SURDO

Les surdos sont les instruments les plus gros d’un bloco-afro. A l’origine, ils étaient fait de bois ou directement découpés dans des barils de pétrole. Ces tambours simples (deux peaux, un fût) ont un son clair et rond quand on arrive à les accorder. Une particularité du Samba-Reggae est d’utiliser des tambours plus courts qu’en Samba « traditionnel ». Le son s’en trouve écourté lui aussi. On trouve toujours aujourd’hui des surdos en bois ou en fer blanc, mais une nouvelle race apparaît : les surdos en aluminium. Ce sont les  éléphants du groupe. Les plus gros tambours pour les sons les plus graves. Leur rôle est de donner le balancement sur lequel le reste des rythmes sera construit. A l’origine, la marque donnait son coup sur le deuxième et quatrième temps, accentuant ainsi les temps faibles. De nos jours, on trouve autant de groupes  qui jouent en accentuant les temps faibles que les temps forts.